La souffrance psychique est un mal invisible qui touche de nombreuses personnes. Pourtant, il n’est pas toujours facile de la déceler, que ce soit chez soi ou chez les autres. Quels sont les signes qui doivent alerter ? Comment identifier un état de détresse mentale ? Nous vous donnons quelques clés pour mieux comprendre et repérer la souffrance psychique.
Les troubles psychiatriques, une réalité fréquente
Contrairement aux idées reçues, les troubles psychiques sont très répandus dans la population. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne sur quatre sera concernée par un trouble mental au cours de sa vie. Dépression, troubles anxieux, schizophrénie, troubles bipolaires… Les maladies psychiatriques recouvrent un large spectre de pathologies, avec des degrés de sévérité variables.
Pourtant, la santé mentale reste un sujet tabou. La peur du jugement, la honte et les préjugés empêchent souvent les personnes souffrantes de parler de leur mal-être et de consulter. Résultat : beaucoup vivent leur souffrance dans la solitude et l’incompréhension, avec des conséquences socio-économiques importantes (arrêts maladie, perte d’emploi, précarité).
| Bon à savoir : Certains facteurs de risque peuvent favoriser l’apparition de troubles psychiques : isolement social, traumatismes, abus de substances, facteurs génétiques… Les personnes ayant vécu des événements difficiles ou ayant des antécédents familiaux sont plus à risque. |
Irritabilité, tristesse, fatigue : les signaux d’alerte
Comment repérer un état de souffrance psychique ? Certains signes doivent vous alerter. Une personne qui traverse une période de fragilité psychologique peut se montrer particulièrement irritable, susceptible, avoir des sautes d’humeur. Elle peut également sembler triste en permanence, avoir perdu l’envie de faire des activités qui lui plaisaient auparavant.
Une grande fatigue, physique et mentale, est aussi caractéristique. La personne a du mal à se concentrer, se plaint de troubles du sommeil. Elle peut être en proie à une forte anxiété, avoir des pensées négatives, des idées noires. Dans les cas les plus sévères, des pensées suicidaires peuvent apparaître.
Par exemple, Sophie, 32 ans, a perdu sa mère il y a quelques mois. Depuis, elle n’est plus la même. Elle qui était si joyeuse semble éteinte. Elle a du mal à trouver le sommeil, travaille de façon automatique. Ses amis sont inquiets mais elle refuse d’en parler. Sophie traverse probablement une dépression.
Troubles du comportement et manifestations physiques
Un état de souffrance psychique s’accompagne généralement de troubles du comportement plus ou moins prononcés. Repli sur soi, isolement, désinvestissement dans les relations sociales et professionnelles, laisser-aller dans l’hygiène et l’apparence, conduites à risque (consommation excessive d’alcool, de drogues, pratiques sexuelles non protégées…), autant de signaux qui doivent vous alerter.
Des symptômes physiques sont également fréquents. Maux de ventre, nausées, douleurs inexpliquées, palpitations cardiaques, vertiges, sensation d’oppression dans la poitrine ou la gorge… Le corps exprime souvent ce que le mental ne parvient pas à dire. Soyez attentifs à ces plaintes somatiques, en particulier si elles sont associées à d’autres signes psychologiques.
Les troubles psychiques peuvent aussi se manifester de façon spécifique selon les populations :
- Chez les enfants : troubles du développement (autisme, TDAH…), troubles du comportement, difficultés d’apprentissage…
- Chez les jeunes mères : dépression post-partum, sentiment d’incapacité à s’occuper de son bébé…
- Chez les salariés : burn-out, bore-out, harcèlement moral…
Ne pas rester seul : l’importance d’en parler
Si vous pensez qu’un de vos proches souffre psychiquement, la première chose à faire est d’en parler avec lui. Montrez-lui que vous êtes là, à l’écoute, sans jugement. Encouragez-le avec bienveillance à consulter un professionnel. Un médecin généraliste peut être un premier interlocuteur et orienter si besoin vers un psychiatre ou un psychologue.
| A noter : Pour aider un proche en souffrance, il est important de ne pas minimiser sa douleur, d’éviter les phrases du type « Reprends-toi ! » et de se renseigner sur sa maladie pour mieux le comprendre et l’épauler. |
De même, si vous traversez vous-même une période difficile, n’hésitez pas à vous confier à une personne de confiance. En parler est la première étape pour aller mieux. Des associations et lignes d’écoute existent également pour vous épauler, comme SOS Amitié. Vous pouvez aussi consulter un thérapeute. Psychothérapie, traitement médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques…), ou solutions alternatives comme la méditation ou l’art-thérapie : il existe aujourd’hui différentes approches pour prendre en charge la souffrance psychique.
Ainsi, Luc a longtemps souffert en silence de stress post-traumatique suite à un grave accident. Avec l’aide d’un psychiatre et d’un traitement adapté, il a réussi à surmonter ses troubles. Il pratique aussi régulièrement le yoga, qui l’apaise. Son histoire montre que la guérison est possible, à condition d’être bien accompagné.
Déstigmatiser les troubles mentaux
Bien qu’ils concernent une large part de la population, les troubles psychiatriques restent stigmatisés et mal compris. En France, on estime que 12 millions de personnes seraient touchées, avec un délai moyen de 10 ans entre les premiers symptômes et une prise en charge. Pourtant, comme pour toute maladie, il est essentiel d’intervenir rapidement. Plus la souffrance psychique est repérée tôt, plus les chances de rémission sont grandes.
Alors soyez attentifs aux signaux de détresse mentale, chez vous comme chez les autres. N’ayez pas peur d’en parler et de demander de l’aide. Certains réflexes simples peuvent aussi vous aider à préserver votre équilibre psychique : une bonne hygiène de vie (alimentation équilibrée, activité physique, sommeil de qualité), une gestion du stress, des activités créatives et épanouissantes… C’est en brisant le tabou autour des maladies mentales qu’on pourra mieux les combattre et les prévenir.
| Bon à savoir : Prendre soin de sa santé mentale passe aussi par une bonne connaissance de soi. Identifier ses forces, ses faiblesses, ses besoins et ses limites permet de mieux gérer son stress et ses émotions au quotidien. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous guider dans cette démarche d’introspection. |
La souffrance psychique n’est pas une fatalité. Il existe de nombreuses solutions pour s’en sortir et retrouver un équilibre. Mais cela passe avant tout par une prise de conscience collective. La santé mentale est l’affaire de tous. En étant plus attentifs et bienveillants les uns envers les autres, en osant parler de ces sujets sans tabou ni jugement, nous pouvons tous contribuer à faire changer le regard sur les troubles psychiques.
Vous vous sentez concerné par ce sujet ? N’hésitez pas à commenter cet article.
En parler, c’est déjà se soigner. Alors à vous de jouer : brisez le silence autour des souffrances psychiques !